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« Une bataille après l’autre », « Muganga – Celui qui soigne »… Les sorties cinéma du mercredi 24 septembre

« Une bataille après l’autre », « Muganga – Celui qui soigne »… Les sorties cinéma du mercredi 24 septembre

♦ Muganga – Celui qui soigne ⭐⭐⭐

de Marie-Hélène Roux

Film franco-belge, 1 h 45

Le résumé : Le film brosse le portrait de Denis Mukwege, prix Nobel de la paix en 2018, gynécologue congolais qui a soigné des milliers de femmes victimes de viols. On y découvre son engagement, sa foi, sa lassitude aussi. La réalisatrice s’attache également à sa rencontre avec Guy-Bernard Cadière, médecin belge qui a initié son homologue de Panzi à une technique constituant un progrès décisif dans la prise en charge des femmes que l’on surnomme « les survivantes ». On suit comme un fil rouge le parcours de Blanche (Babetida Sadjo), épousant sa confusion, son agression et sa marche hallucinée jusqu’à son arrivée et sa renaissance à Panzi.

Ce qu’on en pense : Muganga (« celui qui soigne » en swahili) trouve un juste équilibre pour parler à l’intelligence et à l’émotion du spectateur. Marie-Hélène Roux signe un film choc et sensible, sans jamais oublier de se situer au plus près des femmes, entrelaçant les trajectoires des médecins et de leurs familles avec celles des victimes. Les actrices comme Déborah Lukumuena, Joely Mbundu et Jennifer Heylen donnent, avec talent, corps aux souffrances de ces femmes congolaises, à leur désespoir et au long chemin de leur reconstruction.

» LIRE LA CRITIQUE : « Muganga – Celui qui soigne » : en RD-Congo, réparer les femmes

♦ Put your soul on your hand and walk ⭐⭐⭐

de Sepideh Farsi

Documentaire franco-palestinien, 1 h 52

Le résumé : Le titre de ce documentaire qui pourrait se traduire par « Mets ton âme sur ta main et marche » est un proverbe que se récitait Fatima Hassouna, jeune photojournaliste palestinienne de 25 ans, qui en est le sujet. À défaut de pouvoir elle-même documenter le massacre en cours, la réalisatrice iranienne en exil, Sepideh Farsi, avait entamé en avril 2024 un dialogue en ligne avec la jeune femme. Celle-ci témoignait au jour le jour des conditions de vie de plus en plus difficiles dans l’enclave palestinienne. Elle y faisait également part de ses états d’âme qui suivent la courbe des événements et des espoirs déçus par le cessez-le-feu.

Ce qu’on en pense : « Ma caméra est une arme, je voudrais que ma mort soit bruyante et éclatante », avait-elle confié à la réalisatrice. C’est chose faite avec ce film qui laissera longtemps en nous le souvenir de son grand sourire au milieu des ruines.

» LIRE LA CRITIQUE : « Put your soul on your hand and walk » : le sourire bouleversant de Fatem, photojournaliste tuée à Gaza

♦ Une bataille après l’autre ⭐⭐

de Paul Thomas Anderson

Film américain, 2 h 50

Le résumé : Surarmés, les « French 75 », des militants de l’ultra-gauche, libèrent des immigrés clandestins d’un camp de rétention proche de la frontière avec le Mexique. Ils humilient au passage le lieutenant Lockjaw (Sean Penn) qui en garde un souvenir cuisant. Nous sommes à la fin des années 2000 et le groupuscule enchaîne braquages de banques et actions politiques coup de poing. Perfidia (Teayana Taylor) tombe amoureuse de l’artificier du groupe, Bob Ferguson (Leonardo DiCaprio). Après avoir fait un enfant, le couple se délite. Perfidia est arrêtée après avoir tué un gardien de banque et Bob est obligé de fuir avec son enfant. On le retrouve seize ans plus tard, noyant sa dépression dans l’alcool et la drogue, tout en élevant sa fille comme il peut. C’est alors que le lieutenant Lockjaw, déterminé à se venger, retrouve leur trace.

Ce qu’on en pense : Formidable directeur d’acteurs, Paul Thomas Anderson les filme en plan rapproché, ne les lâchant pas d’une semelle, obligeant le spectateur à les suivre sans trop réfléchir. De rares respirations sont offertes lors de plans larges qui, à l’inverse, noient les personnages dans l’immensité des paysages américains filmés en VistaVision. Un format panoramique créé par Paramount dans les années 1950, qui offre ainsi le spectacle d’une course-poursuite finale inventive et haletante.

» LIRE LA CRITIQUE :

♦ À 2000 mètres d’Andriïvka ⭐⭐

de Mstyslav Chernov

Documentaire ukrainien, 1 h 51

Le résumé : Mstyslav Chernov filme la guerre en Ukraine, au plus près du front, aux côtés de jeunes soldats dont beaucoup ne reviendront pas. Les images de face-à-face à la mitrailleuse et aux grenades dans des paysages de forêts calcinées nous revoient un siècle en arrière, à Verdun, les drones militaires en plus. Embarqué au cœur de l’action à l’aide de GoPro fixées sur les casques des soldats, l’immersion est totale. On est également projetés à l’arrière : les villes détruites, les funérailles…

Ce qu’on en pense : Le journaliste ukrainien oscarisé en 2023 pour son précédent documentaire, 20 jours à Marioupol, filme la réalité crue de la guerre et son absurdité. Si le récit qu’il nous fait souffre parfois d’un peu d’emphase dans le commentaire, le résultat n’en est pas moins saisissant pour comprendre ce que signifie réellement le retour de la guerre en Europe.

» LIRE LA CRITIQUE : « À 2000 mètres d’Andriïvka », un documentaire sur la ligne de front ukrainienne

♦ Rembrandt

de Pierre Schoeller

Film français, 1 h 47

Le résumé : Claire (Camille Cottin) et Yves (Romain Duris) Lescure forment un couple de physiciens du secteur nucléaire. De passage à Londres pour des raisons professionnelles, Claire est particulièrement marquée par trois œuvres de Rembrandt à la National Gallery. Ces peintures vont susciter un bouleversement profond en elle, ainsi qu’une faille dans son couple. Aux yeux de son mari et de son entourage Claire n’est plus la même. Elle remet tout en question, de l’impact du nucléaire sur la planète jusqu’à sa vie de famille.

Ce qu’on en pense : Étonnant film que propose Pierre Schoeller. Le réalisateur compose une atmosphère forte, renforcé par le travail sur la lumière de son chef opérateur Nicolas Loir inspiré par la peinture du maître flamand. Camille Cottin réussit à rendre crédible cette scientifique ancrée dans le présent qui soudain bascule après avoir croisé les toiles de Rembrandt et leurs personnages. Malheureusement les effets, musicaux notamment, sont trop appuyés.

» LIRE LA CRITIQUE : « Rembrandt », les doutes d’une physicienne nucléaire

♦ TKT

de Solange Cicurel

Film belge, 1 h 22

Le résumé : Emma, adolescente de 16 ans plutôt bien dans sa peau n’a rien d’un souffre-douleur et c’est de son propre groupe d’amis que provient le harcèlement. Solange Cicurel commence par la fin de l’histoire, lorsqu’Emma se retrouve dans le coma après une tentative de suicide et, grâce à une astuce scénaristique que l’on ne dévoilera pas ici, remonte le temps pour reconstituer à la manière d’un puzzle l’enchaînement dramatique des événements.

Ce qu’on en pense : La réalisatrice belge fait œuvre de pédagogie et s’adresse clairement à un public adolescent avec ce film sur le harcèlement scolaire, qui en démonte minutieusement les mécanismes et fait valser quelques clichés. Car, si l’on est heureux de retrouver l’actrice Émilie Dequenne dans le rôle de la mère d’Emma, pour sa dernière apparition au cinéma, le film pèche souvent par un excès de didactisme et par une fin mélodramatique pas très heureuse.

♦ Classe moyenne

d’Antony Cordier

Film français, 1 h 35

Le résumé : Un jeune avocat d’affaires au talent prometteur passe le week-end dans la villa de ses futurs beaux-parents. Mais le séjour vire au cauchemar quand éclate un conflit entre la famille de sa fiancée et les gardiens qu’elle emploie. Commence un jeu de massacre que pense pouvoir arrêter le nouveau venu, issu d’un milieu modeste mais rompu aux codes de la bourgeoisie.

Ce qu’on en pense : On attendait beaucoup de cette comédie grinçante d’Antony Cordier, réalisateur de l’excellente série OVNI(s), et de sa distribution quatre étoiles (Laure Calamy, Élodie Bouchez, Laurent Lafitte, Ramzy Bédia). Malheureusement, on prie pour que le héros réussisse rapidement et que cesse enfin cette comédie mal écrite et rarement drôle. Il ne suffit pas de créer le malaise pour rire de la lutte des classes. La déception est à la hauteur de l’attente.

La Croıx

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