« Put Your Soul on Your Hand and Walk », film tombeau de la photographe palestinienne Fatma Hassona

L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER
Il faut imaginer le doux visage d’une jeune femme, qui apparaît toujours dans le même plan serré, vertical, du téléphone portable. Celui de Fatma Hassona, photographe et poète palestinienne, témoignant du quotidien tragique dans Gaza, répondant aux appels réguliers de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi, durant un an, entre le 24 avril 2024 et le 15 avril 2025.
Il faut imaginer les trésors de courage que déploie Fatma Hassona tout au long de ces conversations filmées, pour arborer ce sourire lumineux, répondre que « oui, ça va », alors que de semaine en semaine une pluie de catastrophes s’abat sur l’enclave palestinienne, depuis les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023, et les représailles de l’armée israélienne.
Il faut imaginer l’angoisse qui s’emparait de la cinéaste, chaque fois qu’elle composait le numéro de la photographe. « Fatem », comme elle l’appelle, allait-elle apparaître sur le petit écran vitré ? Etait-elle encore en vie ? Le 16 avril, dans la nuit, Fatma Hassona est morte, à l’âge de 25 ans, avec plusieurs membres de sa famille, victime d’une attaque israélienne ciblée. Un drone a lâché deux missiles qui ont explosé à l’étage où elle vivait.
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Le Monde