«La ZFE crée un délit de pauvreté» : 35 députés proposent de suspendre la mesure
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Face à «la confusion régnant chez les usagers» ou encore «le manque de moyens des citoyens pour changer de voiture», des députés de plusieurs sensibilités politiques veulent donc un moratoire sur les ZFE.
Passer la publicité« Tout cela va beaucoup trop vite, rien n’est prêt et presque la moitié des Français vont devoir changer de voiture...» Face à l’entrée en vigueur des zones à faibles émissions depuis le 1er janvier dernier, les électeurs en colère - comme ici un retraité lillois - n’hésitent pas à interpeller directement leur député. «Ce sont ce type de témoignages qui nous ont poussés à écrire cette proposition transpartisane, avec des députés droite républicaine , Liot et Modem», commente la députée DR Sylvie Bonnet, première signataire.
Selon elle, «alors que la verbalisation automatique va commencer en 2026, la plus grande confusion règne encore chez les usagers de la route». Entre les lignes de leur proposition, ces députés demandent donc une clarification. À l’appui, ces douze métropoles «concernées depuis le 1er janvier 2025 par la première étape de mise en place de cette mesure», qui n’appliquent pas la mesure dans les faits.
Autres arguments avancés par ces députés, «les habitants concernés n’ont pas forcément les moyens de changer de voiture dans l’immédiat», note Sylvie Bonnet. La proposition de loi avance à ce propos le risque de créer un « délit de pauvreté », causé lorsqu’un usager est «trop pauvre pour avoir la bonne voiture qui donne le droit de circuler !».
En ce qui concerne le calendrier d’examen de cette proposition de loi déposée devant la commission du développement durable, rien est acté à ce jour. Si ce texte n’est pas proposé lors d’une semaine transpartisane de l’Assemblée nationale, «je souhaiterais le placer dans une niche parlementaire, mais je n’en sais pas plus pour le moment», explique Sylvie Bonnet au Figaro.
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