Les positions de Léon XIV sur les questions clés

Au début de son pontificat, François n’a pas montré l’ouverture qu’il a montrée plus tard à l’égard des couples homosexuels. Le temps, la situation et le contexte détermineront s’il est temps d’ajuster les positions et d’ouvrir de nouvelles portes.
Des inquiétudes sont soulevées quant aux positions du nouveau pape sur des questions clés pour l'Église et la société elle-même, sur la base de ses sermons, de ses publications sur les réseaux sociaux et des commentaires de sa famille et de ses amis. Nous présentons ici un résumé de ce que Léon XIV a pensé et fait durant son pontificat. Sur certains points, il montre un alignement avec son prédécesseur ; Chez d’autres, on observe un profil légèrement plus conservateur de l’Américain.
1. Paix et conflits Dans ses premiers mots comme pape, Léon XIV a donné le ton de son pontificat par un salut de paix et une phrase éloquente : il a parlé d ’« une paix désarmée, une paix désarmante, humble et persévérante ».
Dans son discours, il a également souligné la nécessité de construire des ponts, suggérant son intention de servir de médiateur non seulement entre les conservateurs et les progressistes au sein de l'Église, mais aussi entre les parties en conflit dans le monde entier. Un ami du séminaire, le père Mark Francis, a noté que l'utilisation du terme « ponts » pourrait également être une critique subtile de la rhétorique de Donald Trump sur la construction de murs.
2. Migration Sur cette question, comme François, Léon XIV fait preuve d'une grande sensibilité et se distancie clairement des positions politiques de l'administration américaine actuelle. Il promeut l’acceptation des migrants, le respect de leur dignité humaine et l’attention aux causes qui les poussent à quitter leur pays d’origine. Il applique une approche missionnaire et évangélique, comme il l’a également démontré dans son travail et son plaidoyer en faveur des plus défavorisés. Bien qu'il n'ait pas expliqué pourquoi il a choisi le nom de Léon, certains experts pensent qu'il s'agit d'un clin d'œil à Léon XIII, qui a ouvert l'Église au monde et lui a donné un caractère social marqué.

Les migrants vénézuéliens. Photo : Mauricio Moreno. LE TEMPS
Sous l'angle des questions féminines, deux grands débats se distinguent : le rôle des femmes dans l'Église et l'avortement. Quant au premier, comme son prédécesseur, Léon XIV n'était pas d'accord avec l'ordination des femmes , mais il était d'accord pour leur accorder un rôle plus important dans les hautes fonctions de la structure ecclésiastique. « Ils contribuent énormément à la vie de l’Église », disait Prévost il y a quelques années.
Sur la deuxième question, l'interruption volontaire de grossesse, Léon XIV a également exprimé son opposition, s'alignant non seulement sur François, mais sur la position traditionnelle de l'Église , qui reconnaît la vie dès la conception. Sur le compte X qui lui est associé — bien qu'il n'ait pas encore été confirmé s'il lui appartient — on trouve des reposts critiquant Hillary Clinton pour avoir ignoré les électeurs anti-avortement lors de l'élection de 2016, qu'elle a fini par perdre.

L’avortement est l’un des sujets qui divisent le plus les électeurs aux États-Unis, pays d’origine de Léon XIV. Photo : Getty Images
Ses commentaires sur ce sujet ont été plus limités par rapport à d’autres, et les quelques-uns qui existent suggèrent un profil plus modéré par rapport à François. Par exemple, en 2012, il a exprimé son inquiétude quant à l’image positive qui se construisait autour du mode de vie homosexuel et des « familles alternatives ».
Dans des déclarations plus récentes, Léon XIV a évité de prendre une position énergique et a choisi de promouvoir le dialogue entre les conférences épiscopales, en tenant compte du contexte juridique et social de chaque pays. Le directeur d'une organisation catholique qui défend les droits de la communauté LGBTQ+ a déclaré que l'élection de Prevost était « le meilleur résultat possible ».

François a donné le feu vert à la bénédiction des couples LGBT, mais sans leur accorder le mariage. Photo : Vanexa Romero. Archives EL TIEMPO
Le président de la Conférence épiscopale péruvienne, Monseigneur Carlos García, a affirmé que c'est Prevost qui a ouvert les portes de ce pays à l'écoute des victimes d'abus cléricaux. En 2019, alors qu’il était encore évêque, il déclarait : « Nous rejetons les dissimulations et le secret ; cela fait beaucoup de mal, car nous devons aider les personnes qui ont souffert à cause d’actes répréhensibles. »
Cependant, certains l'ont accusé d'avoir dissimulé des affaires dans le diocèse de Chiclayo, au Pérou. Il a également été critiqué pour avoir célébré des messes devant une image du fondateur controversé de l'Opus Dei, une branche de l'Église impliquée dans des allégations de pédophilie. Le journaliste colombien Juan Pablo Barrientos, qui a enquêté en profondeur sur la question, a également remis en question la volonté de Prevost de nommer le père William Prieto comme évêque de San Vicente del Caguán, malgré son historique de dissimulation d'abus sexuels au sein de l'Église.
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