Baseball. « On a le droit d’être mauvais, mais pas d’être moche » : à Bon-Encontre, un week-end de passion partagée

La 16^e édition du tournoi Arnaud-Varnat a débuté ce samedi 20 septembre sur le terrain des Indians bon-encontrais. Dix matchs vont se succéder jusqu’à dimanche, sur un site qui fait des envieux

Rue Pierre-de-Courbertin, au n° 41, sur la commune de Bon-Encontre. Il est 10 h 20 en ce samedi assez grisâtre. Le soleil joue à cache-cache avec les nuages et quelques gouttes de pluie essayent de se frayer un chemin, sans trop de succès. Dans l’antre des Indians de Bon-Encontre, deux équipes s’affrontent dans une discipline phare… aux États-Unis, mais peu répandue sur notre sol : le baseball.

Les locaux défient les Tigers du Stade Toulousain, à l’occasion du premier match du tournoi Arnaud-Varnat, 16^e du nom, organisé comme chaque année en hommage à ce passionné disparu en 1999, à l’âge de 25 ans, dans un accident de la route. Au même moment, les Pitchers de Pineuilh (33) font leur entrée dans l’enceinte lot-et-garonnaise. Les premières salutations ne tardent pas. Les premières vannes non plus. « C’est le quart d’heure bordelais », peut-on ainsi entendre entre deux éclats de rire. Les Girondins sont pourtant dans les temps, puisqu’ils n’entreront en lice qu’à 11 h 45.

Mais ici, la bonne humeur est de mise, entre passionnés heureux de se retrouver le temps d’un week-end, sur un site qui fait des envieux. « Les conditions de jeu sont vraiment très bonnes, avec un vrai terrain de baseball, se délecte Rudy Laboureau, le coach des Angels de Sarliac, en Dordogne. Ce n’est pas toujours le cas. Il y a aussi un terrain disponible à côté pour s’échauffer, ainsi qu’une cage de frappe. C’est très appréciable. » Deux petites tribunes, bien qu’un peu désuètes (ce qui fait leur charme) font également partie de la panoplie bon-encontraise.

Deux jours durant, les matchs d’une heure et demie vont s’enchaîner. Cinq par jour, dix au total. De quoi combler les amateurs, tout en donnant le temps aux néophytes de se familiariser avec un sport – mixte et intergénérationnel – peu évident à cerner. Mais assez esthétique, que l’on parle de l’attitude des joueurs ou de leur tenue. Casquette pour les uns, casque pour les autres, pantalon blanc pour tous. La sécurité est une notion de base ; la beauté un principe. « On a le droit d’être mauvais, mais pas d’être moche », sourit Rudy, intarissable à propos d’une discipline qu’il pratique depuis 2002.

Avoir une telle bible à ses côtés est un plus indéniable pour appréhender les règles et comprendre les subtilités du baseball. Mais il n’y a pas besoin de connaître sur le bout des doigts les statistiques de Shohei Ohtani ou l’historique des performances du légendaire Babe Ruth pour apprécier la pureté d’une frappe à la batte ou la puissance d’un lancer, qui peut dépasser les 100 km/h.

Un seul élément pourrait finalement venir un peu gâcher la fête : la pluie. Inoffensive en ce samedi matin. Plus redoutée dimanche.