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Les plus beaux costumes provençaux s’exposent à Sanary

Les plus beaux costumes provençaux s’exposent à Sanary

L’âme de la Provence aussi, tant ce patrimoine est magnifique, précieux et mérite d’être redécouvert. Il est aussi authentique, car toutes les pièces de ces tenues ont été portées par des femmes de tous âges et toutes conditions, ayant simplement vécu avant nous, entre la fin des XVIIIe et XIXe siècles, parfois dans les rues qui nous sont familières.

Les doigts d’or des Coustiero Flourido

Si ce patrimoine est parvenu jusqu’à nous en si parfait état, c’est grâce aux mains de fée des 52 membres de l’association sanaryenne La Coustiero Flourido, qui se réunissent chaque lundi pour recoudre, rebroder, repiquer ou reboutisser des pièces données ou chinées qui, une fois restaurées, reconstitueront des tenues complètes et authentiques. Une affaire de famille car c’est Joseph Arnaud, le grand-père de l’actuelle présidente Martine, qui a créé l’association en 1928!

On peut d’ailleurs admirer une émouvante tenue portée par les grand-mère et mère de Martine... Dans cette exposition à la scénographie intimiste très réussie, une cinquantaine de mannequins redonnent vie à ces bastidanes et artisanes, mais aussi aux paysannes pour qui tenue de travail n’était pas synonyme d’austérité! La gaité de leurs imprimés aux fleurs multicolores, qui se mêlaient sans complexe aux rayures bleues et rouges de leurs jupons, émerveillait déjà les voyageurs de l’époque... Ils étaient également subjugués par les piqués et boutis des belles bastidanes, rendus encore plus précieux par leurs coiffes en dentelle.

Des tenues uniques

Ces magnifiques tenues racontent aussi l’histoire de la Basse Provence, car comme le rappelle Martine Arnaud, "elles étaient confectionnées avec des tissus qui venaient d’Inde, d’où leurs fameux motifs cachemire et floraux, imprimés entre deux plaques de bois, ce qui créait des irrégularités et les rendaient uniques! Quant aux fichus, ils venaient de Marseille, Lyon, Nîmes ou même Mulhouse... Les tenues et coiffes étaient spécifiques à chaque ville et à chaque métier: ainsi, bugadières et paysannes portaient une coiffe qui leur descendait sur la nuque pour les protéger du soleil. Même la tenue des pêcheurs variait entre Toulon, Marseille ou Nice, c’était très local... ".

Une culture bien vivante

À Sanary, les membres de la Coustiero Flourido multiplient les occasions d’arborer fièrement ces costumes traditionnels, souvent au son des fifres et tambourins. Cela ne les empêche pas de faire vivre cette culture lors de nombreux événements comme la Fête des traditions, la Virée de Saint- Nazaire et bien sûr les festivités de Noël. On reconnaîtra certaines tenues dans cette superbe exposition, véritable voyage imprimé et damassé au cœur de nos racines provençales. A entendre presque le chant des cigales...

pratique Le costume provençal, jusqu’au 29 mai à l’Espace Saint Nazaire, 8 rue Joseph Courrau à Sanary, mardi au dimanche de 10h à 12h30 et de 14h à 18h30, entrée libre.

Dans la Provence d’autrefois, les tenues vestimentaires très codifiées reflètent âge et richesse. -L’artisane, de catégorie intermédiaire, tient souvent boutique et doit recevoir ses clients avec élégance. Elle porte robes d’indienne et chemises de toile avec un fichu simple et un tablier de coton, une coiffe « à courduro » (avec couture sur le dessus de la tête) et un chapeau de paille ou de feutre. Le dimanche à la messe (où les tenues étaient particulièrement observées !), elle arbore cotillons et jupe piquée (matelassée) avec caraco de soie, fichu brodé et coiffe « à gauto », bordée de dentelle, qui couvre les joues. -La bastidane, propriétaire de bastide et aisée, porte une tenue riche : piqué en indienne, caraco (corsage à manches plus ou moins longues fermé par des épingles), tablier en soie décoratif et bijoux. Sa coiffe est ornée de dentelle tuyautée (comme les alvéoles d’une ruche) et son fichu est en tulle brodé.

-Il en est bien autrement pour la paysane, que son labeur oblige à porter des vêtements solides en chanvre, lin ou coton, filés au rouet. C’est le tisserand qui fabrique la toile de ses tenues de travail, non dénuées d’élégance entre jupe de coton rayé, chemise de toile, corselet, caraco et fichu de coton imprimé. Un tablier uni ou fleuri et une coiffe simple les complètent.

Var-Matin

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