Golshifteh Farahani nommée présidente du Jury du 51e Festival de Deauville

L’actrice iranienne, engagée dans le mouvement pour les droits des femmes dans son pays natal, remettra le Grand Prix du rendez-vous cinématographique normand en septembre prochain au meilleur film américain.
L’actrice iranienne Golshifteh Farahani sera la Présidente du prochain Jury du Festival de Deauville, ont annoncé les organisateurs dans un communiqué ce lundi. La 51e édition de ce rendez-vous annuel du cinéma américain se tiendra du 5 au 14 septembre 2025 en terres normandes. La comédienne, aperçue récemment dans les salles obscures dans le film Lire Lolita à Téhéran du réalisateur Eran Riklis, sera accueillie avec « une immense fierté », ajoutent les organisateurs.
Révélée en 1998 dans Le Poirier de Dariush Mehrjui, Golshifteh Farahani incarne le militantisme féministe du cinéma iranien. Elle fait ses classes dès ses plus jeunes années et apparaît dans une vingtaine de films dans les années 2000. En 2009, l’actrice décroche à 26 ans son premier grand rôle dans À propos d’Elly d’Asghar Farhadi. C’est « une actrice qui toujours incarne, résiste et dégage aplomb, dignité et force, engageant son corps tout entier », décrit le Festival de Deauville à propos de ce rôle.
Bande-annonce de Lire Lolita à Téhéran (2025)
Au-delà de son talent d’actrice, Golshifteh Farahani est une femme engagée. Son rôle dans le Mensonges d’Etat de Ridley Scott aux côtés de Leonardo DiCaprio et dans lequel elle apparaît sans hijab, marque d’opposition aux restrictions imposées aux femmes en Iran, la pousse à s’exiler en France. Par ailleurs, elle devient avec ce long-métrage « la première actrice iranienne à jouer dans une production hollywoodienne depuis la Révolution de 1979 », précisent les organisateurs, ce qui lui vaut une interdiction de territoire dans son pays natal.
Dans l’hexagone, la comédienne mène une carrière prolifique avec un rôle notable dans Syngué sabour – Pierre de patience d’Atiq Rahimi en 2012. Elle y incarne une femme soumise à son époux dans les montagnes du Kaboul et décroche une première nomination aux César dans la catégorie du meilleur espoir féminin. Dariush Mehrjui s’illustre aussi aux États-Unis avec Just Like A Woman, My Sweet Pepper Land (2013), Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar (2017), Les Filles du soleil (2018), ou encore Extraction (2020). Elle conquiert le cœur des spectateurs outre-Atlantique « par sa liberté et son indépendance ».
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Avant d’endosser son statut de Présidente du Jury de Deauville en septembre prochain, l’actrice iranienne sera présentée en Compétition au Festival de Cannes dans quelques jours avec son rôle dans Alpha de Julia Ducournau. « Golshifteh Farahani a endossé à l’écran de si nombreuses causes et de si nombreuses figures de l’audace, qu’elle est devenue un symbole et un étendard de la liberté des femmes, mais c’est corps et âme qu’elle joue sa vie chaque jour avec intensité », conclut le communiqué.
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